Vite avant que j'oublie
Détails sur le produit
- Éditeur : Éditions LOL (15 mars 2025)
- Langue : Français
- Broché : 360 pages
- ISBN-10 : 2492878120
- ISBN-13 : 978-2492878121
- Poids de l'article : 640 g
- Dimensions : 15.6 x 2.08 x 23.39 cm
Vite, avant que j’oublie ! est une autobiographie vibrante et spontanée de Pierre Douglas, figure médiatique française née en 1941, publiée en 2020 (bien que retardée par la pandémie de Covid-19). Ce récit, écrit avec une plume qui reflète son amour pour la parole orale, retrace son parcours atypique d’un enfant rêveur et espiègle à un artiste polyvalent (journaliste, animateur, comédien, chansonnier), tout en offrant un regard personnel sur la société française et ses leaders politiques sur plus de sept décennies. Le texte, enrichi d’anecdotes, de chansons parodiques et de réflexions, se divise en 21 chapitres et des annexes, couvrant ses débuts modestes, ses carrières successives, ses rencontres avec des personnalités célèbres, et une méditation sur la vie, l’art et les défis contemporains.
Structure et style
L’ouvrage adopte une structure chronologique, débutant par les « Prémisses » (chapitre 1), où Douglas pose les bases de sa personnalité joyeuse et son goût précoce pour le rire, inspiré par une famille d’artistes (sa mère choriste, son père professeur excentrique). Les chapitres s’enchaînent autour de ses expériences professionnelles marquantes : ses débuts à FR3 Limoges (chapitre FR3 LIMOGES), son passage chez Europe 1 (chapitre EUROPE 1), ses incursions dans le théâtre (chapitres 8 et 20), et son rôle de chansonnier (chapitre 16). Le texte culmine avec des réflexions personnelles dans « Dernier Chapitre » (chapitre 20) et « Allée C2 » (chapitre 21), où il aborde la maladie de sa femme, la pandémie, et son acceptation sereine de la fin de vie.
Le style est celui d’un conteur oral : direct, humoristique, ponctué de dialogues vivants et d’imitations (comme ses sketches d’enfance ou ses parodies politiques). Douglas privilégie l’anecdote sur l’analyse approfondie, ce qui donne une texture légère mais parfois désordonnée. Ses chansons parodiques (annexes), telles que Le Saddam et Le Bush ou J’vous ai apporté Mélenchon, ajoutent une dimension satirique, reflet de son talent pour transformer l’actualité en divertissement.
Thèmes principaux
La joie et le rire comme vocation : Dès l’âge de sept ans, Douglas rêve de faire rire, une ambition qu’il réalise à travers ses carrières variées. Il défend le rire comme une thérapie sociale, une idée récurrente dans ses spectacles et son livre.
Le parcours non conventionnel : Sans plan de carrière, il navigue entre échecs scolaires, jobs improbables (comme représentant chez Primagaz) et succès médiatiques, illustrant une adaptabilité instinctive.
Rencontres et réseaux : Ses interactions avec des figures comme Jacques Anquetil, Juliette Gréco, ou Emmanuel Macron soulignent son aisance sociale et son rôle de témoin d’une époque.
Critique politique et sociale : Douglas n’hésite pas à moquer les présidents (Sarkozy, Hollande, Macron) et les dérives politiques (corruption, populisme), tout en saluant des initiatives comme la reconstruction de Notre-Dame.
La résilience face à l’adversité : La maladie de sa femme, la Covid-19, et le déclin du Don Camilo révèlent une capacité à rebondir, ancrée dans son optimisme.
Contexte historique et culturel
Le livre s’inscrit dans une France en mutation : de l’après-guerre à l’ère numérique, en passant par Mai 68, la guerre d’Irlande du Nord, et les attentats de 2015. Douglas offre une perspective de « témoin oral », valorisant les récits personnels face à l’overdose d’images médiatiques. Sa nostalgie pour un journalisme traditionnel et ses réticences envers les réseaux sociaux reflètent un conflit entre passé et présent.
Recension
Vite, avant que j’oublie ! est un témoignage attachant, porté par l’énergie communicative de Pierre Douglas. Ce livre n’est pas une autobiographie classique : il manque parfois de profondeur analytique, et les transitions entre anecdotes peuvent sembler brutales. Cependant, c’est précisément cette spontanéité qui charme. Douglas excelle dans l’art de capturer des instants de vie – que ce soit un duel à vélo avec Jacques Anquetil ou une conversation impromptue avec Emmanuel Macron – et de les relier à une réflexion plus large sur la société. Les points forts résident dans son humour incisif et ses parodies, qui offrent un contrepoint léger à des sujets graves (guerres, scandales politiques, crises sanitaires). Les chapitres sur le théâtre et les chansonniers, comme sa collaboration avec Jacques Mailhot aux Deux Ânes, raviront les amateurs de spectacle vivant. En revanche, les sections sur sa vie privée, bien que touchantes (notamment le combat contre le lymphome de sa femme), restent elliptiques, laissant le lecteur vouloir en savoir plus. Ce livre s’adresse à un public nostalgique des années médiatiques d’antan, aux fans de Douglas, et à ceux qui apprécient une critique politique décomplexée. Il manque peut-être d’universalité pour séduire au-delà de ce cercle, mais il réussit son pari : préserver une mémoire vive et faire sourire, même dans les moments sombres. En somme, une lecture plaisante, imparfaite mais authentique, qui invite à célébrer la résilience et le rire comme remèdes aux aléas de l’existence.